Sac, train, là-bas.

Préparer mon sac. Un déplacement. Fin d'été. A Paname. Une semaine. Un peu de taf. Du temps pour flâner. Regarder les mouches voler. Me poser sur le parvis pavé et observer.
Je ne trépigne pas d'impatience à l'idée de cette excursion. C'est l'aboutissement d'un projet, huit mois plus tard.
Et donc, que fais-je huit mois plus tard ? Le plus flagrant, je crée peu. Vraiment très peu. Trop peu.
Je récolte les graines semées. C'est étrange tu vois ! Des trucs et autres bidules réalisés il y a longtemps, des discussions menées, des rencontres pour aboutir à tout cela aujourd'hui !
Je n'ai pas l'habitude.
Dans ma vie, demain est demain, pas dans huit mois. Je ne projette pas. Je ne prévois pas. Et voici donc que je vis sur ce qui a été créé il y a huit mois. J'insiste, ça fait bizarre.
Ce matin encore, on m'appelait pour me proposer une date, une expo de ce travail réalisé, il y a huit mois...
Ce travail a huit mois. Il se dévoile petit à petit depuis. Mais moi, je n'en suis plus à ce début d'année ! Je suis là aujourd'hui, avec d'autres préoccupations, d'autres projets, d'autres travaux. Alors oui, je traîne les pieds, j'ai peu l'envie d'y aller.

Jamais contente tu vas penser. Pense ce que tu veux. Tout à ton aise.

Il y a quelques mois m'éloigner de Paname, j'en avais besoin. Pour deux raisons. Il n'y en a pas plus.
La plus évidente était de me retrouver. Je sentais mon identité se dissoudre dans les rêves d'une autre. Je ne regrette rien. J'ai fermé la porte juste à temps.
L'autre raison ne tient pas de moi mais d'un choix que j'ai fait, il y a quelques années.
Oui, je crains un peu ce retour et ces retrouvailles. Et la luxure que m'offre ce milieu.