Le Vampire

Ce soir, je me sens un peu sale, un peu gribouillée. Je n'aime pas ce mauvais sentiment. Ce n'est même pas un pré-sentiment. Je me suis faite sucée jusqu'à la moelle. Rien vu. Mais je sentais pourtant. Je sentais. Ça courrait sous la peau, dans les veines ça gigotait. Ça a duré quelques heures, genre cinq. Ça me semble une éternité. Je me sens vidée. Pas loin de violée. J'offre rarement ma confiance. Elle ne se gagne jamais. Il suffit de quelques minutes et je sais, enfin je sens.
Aurais-je du le foutre à la porte ?
J'ai perdu du temps, denrée rare. Je vais cicatriser. Encore un peu de temps dilapidé.

Je me sens mal ce soir. Panser pour ne pas gangrener. J'ai urgemment besoin d'un environnement sain, de bras sans parole, d'un cœur sans attente, de nuits de silence, des yeux ouverts sur les mondes imaginaires. Je dois juste retrouver le chemin des sentiers flottants, appesante légèreté, ma sérénité ébranlée par la rencontre de ce pervers narcissique.