L'atome crochu

Je ne peux pas écrire sur tout. Je ne peux tout publier. Écrire, laisser une trace, à l'interprétation libre. Les mots ne sonnent pas à l'identique. La respiration propre à chacun donne le sens personnel. Et la torture des maux individuels défigure.

Entière. Je n'ai jamais été si entière.

Du fond de ma grotte, je regarde ceux qui dressent mon piédestal. Pierre par pierre.
Ils me tirent tantôt à la lumière puis je me retire vite, le nombre m'effraie.
Je ne suis bien qu'en catimini. Dans l’intimité. J'aime me poser au milieu des objets personnels, là où on ne m'attend pas. Dans l'improvisation. Je n'aime pas être attendue. Quand tout est calculé. Le prévisible m'ennuie.
Et puis les bâtons lâchement balancés n'ont pas atteint la roue. C'est dans la nuit que se trace cette route. Tranquillement. Sereinement. Je ne suis jamais aussi apaisée et revigorée que lorsque je découvre une nouvelle étape de cet itinéraire improvisé. Juste le regret de ne pouvoir éclairer ce sentier à la lumière vive du grand jour.

Et puis, cette retrouvaille sans en être une. De ces rencontres charnelles, coup d'cul qui laissent leur numéro de téléphone. On se croise. On se reconnait. On se dit bonjour en échangeant quelques mots sans grand intérêt. La soirée a été ponctuée de regards en coin et d'un au revoir un peu plus appuyé. De ceux où je glisse quelques mots évocateurs de mon esprit se voulant parfois lubrique. Hyde était de sortie, quelques instants.
Ne me demandez pas pourquoi, je me suis réveillée dans un lit inconnu, loin des arrondissements connus. C'est que j'apprécie, la courbe de son cul ! Oui j'ai un côté Goujat, assumé. Un cul est un cul qu'on se le dise, haut et fort. N'en déplaise. Juste une alarme délicatement sonnée lorsque la Lady en question évoquait vaguement le mot sentiment. Non, je baise aussi sans amour. Loin de moi d'imaginer les femmes comme ces choses niaises ne forniquant que sous le coup d'un dopage d'endorphines saupoudrées d'ocytocine ! Au diable ! Le corps est une mécanique.