Sociabilisation terminée.

Un trait de fait. Comme une dernière ligne. Et se retirer.
Cesser de respirer cet air confiné.
Couper Internet et les réseaux, moins je les fréquente mieux je me porte. Plus l'envie. Rien à alimenter, à exposer.
L'attente. Toujours. Vivre dans cet interstice. La survie du couple aussi. Elle qui porte, lui qui engendre, moi qui supporte.
Lui en envoyer le moins possible à la gueule. Se retenir, mâcher ses mots.
Le sexe en off, le dégoût de la chair, des odeurs et de cet espace temps tellement prévisible qu'il ne m'excite plus.

Poser les projets en cours, un à un.
Et chercher désespérément un sens à tout cela.
Je me surprends à rêver de pays perdus. Éternelle rengaine vécue et revécue.
Je débroussaille le chemin vers les étoiles dans ma tête, ce territoire paisible, sain et créatif.

Tout le monde pose la même question. J'ai la réponse toute faite. Je la récite sans même m'en apercevoir.
Tout le monde a une idée bien arrêtée concernant la décision à prendre.
Tout le monde pense savoir.
Je vous emmerde. Mais je reste encore polie.

Pour tous, c'est un merdier. Moi, j'attends. Il n'y a que cela à faire. Encore trois semaines peut-être quatre avant de savoir. Mais après ? Il faudra encore attendre.
Et après ?
Et bien on verra. On verra.

Non je ne prévois pas. Je ne suis pas devin.
Je sais juste, demain je prends la route en camion, je pars à l'aventure avec Ma famille, quelques jours.