Quelques grains de sable plus loin
J'ai cessé d'écrire. Elle a bouffé mes neurones.
Je parviens encore à transformer cette guimauve de sentiments et à créer des trucs et des bidules. Je ne vais pas nier que je m'en trouve boostée.
Mais qu'est ce que je morfle à côté !
L'éloignement, son absence…
J'ai des envies déraisonnables. De m'envoyer en l'air. De fuir. Foncer. Courir. Parcourir. Aller par chez elle. Bifurquer à l'extrême inverse, loin d'elle. Courir les gueuses. Juste pour oublier. Pour l'oublier, elle. M’enivrer du sexe avec les autres. J'ai besoin d'air. De respirer. Faire fi des contraintes. Tenir au loin mes engagements. Rebooter le disque dur de mes synapses psychotiques qui après avoir enfin trouvé un terrain stable s'amusent à balancer des sacs de billes sur le parcours, parce que tu vois, c'est nettement plus marrant quand tout est en péril.
J'ai des relans de vague à l'âme, de mes années déchues, d'alcool et de baise, de nuits sans lendemain quand je ne m'autorisais pas à aimer. Et les cadrans solaires sans aiguille pour rythmer le temps. Et l'argent, pour foncer à tous vents.
L'air iodé me manque plus que tout le reste, je le crains fort. Je regarde les coquillages que je ramasse chaque fois que je mets un pied sur une plage, qu'elle soit de sable ou de galets. Je collecte. Sans fin. Et depuis des années maintenant, j'amasse une collection de coquillages, verre poli par les marées, briques rongées, fossiles abandonnés. Cette collection, mon trésor, mes yeux d'enfant qui ne savent pas pleurer, elle me manque la Mer, tu sais.