Du trouble dans tout ça.

Je me retrouve dans une situation inhabituelle. De façon un peu pompeuse, je dirais, je suis courtisée. La nouveauté peut-être est que j'en ai conscience.
Certes, cela fait un bien fou, c'est plaisant. Et puis c'est fait de façon si délicate que cela me touche.

Jouerait-on au jeu du chat et de la souris ?
Oui mais...

Autre nouveauté qui vient ébranler mon je(u) identitaire quelque peu bancale, il y a deux courtisans, un courtisan et une courtisane.
De façon assurée, je dirais que le jeu de séduction entamé par la courtisane, je peux le gérer. Il est doux, il est mignon. J'ai envie de laisser faire, de laisser approcher.
Mais le courtisan ?
En tant que femme, je n'ai pas eu de relations sexualisées avec un partenaire masculin depuis bientôt vingt ans. Et le fait qu'un corps masculin pénètre Mon corps m'est totalement inconcevable. Les sentiments qui se dégagent de cette image n'évoquent rien d'autre que la mort.
Alors quoi ?
De façon un peu vulgaire, je dirais «Homme ou femme, j'encule.»

Le courtisan est habile et ses manières ne me déplaisent pas. Mais me plaisent-elles pour autant ?
Je ne sais pas. Je suis troublée, non par lui mais par la situation.
Une chose m'agace, il a le don de me pousser dans mes questionnements. Cela me déplait que ce soit un homme qui en soit à l'origine. Mais j'aime avancer.

Et puis ai-je le temps ?
Les sentiments prennent du temps. Parfois, ils bouffent et hypnotisent. Ai-je réellement aujourd'hui le loisir de m'offrir ce luxe ?
Je ne peux pas me perdre et aboutir à une athymhormie.

Tout cela secoue.
Le Moi, femelle à la poitrine bandée, dégenré, serait-il gay ?
Si je le conçois ainsi, une relation avec le courtisan peut-elle advenir ?
Ou est-ce trop périlleux ?